Comment l’IPA peut-il travailler avec l’ensemble des professionnels de santé du territoire pour améliorer la prise en charge de la dénutrition chez la personne âgée de plus de 70 ans ? C’est la question posée par son mémoire de recherche, dont nous vous proposons de découvrir un résumé.

Contexte

La dénutrition est un enjeu de santé publique. En France la prévalence de la dénutrition est estimée à 4%, pouvant monter jusqu’à 30% s’il y a perte d’autonomie. On estime que plus de 2 millions de français sont dénutris, dont 400 000 vivent à domicile.

Malgré tous les travaux réalisés, il apparaît que la dénutrition reste peu dépistée en soins primaires. Elle constitue pourtant un enjeu important du vieillissement. Alors qu’on estime que près d’un tiers de la population française sera âgé de plus de 60 ans en 2050, il est primordial d’étudier ce sujet.

Objectif

Ce travail de recherche a pour but de répondre à la question suivante : Comment l’IPA peut-il travailler avec l’ensemble des professionnels de santé du territoire pour mieux prendre en charge la dénutrition du sujet âgé de plus de 70 ans vivant et suivi à domicile ?

Trois objectifs composent cette question :

• Décrire la prise en charge actuelle de la dénutrition par les professionnels de santé
• Dégager des pistes d’amélioration selon les difficultés rencontrées
• Définir des propositions de travail collaboratif avec l’IPA implanté sur le territoire

Méthode

La méthode de recherche utilisée est celle de l’étude qualitative par entretiens semi-dirigés, réalisée auprès des professionnels médicaux et paramédicaux de la CPTS du Pévèle du Douaisis, impliqués dans la prise en charge de la dénutrition. 43 professionnels de la CPTS ont été contactés. 20 d’entre eux ont accepté de réaliser un entretien avec l’IPA.

Résultats et perspectives

Ce travail a permis la mise en exergue d’un parcours de soins où chaque professionnel a son rôle à jouer mais parfois de manière trop cloisonnée. De même, la mise en évidence des difficultés a permis d’apporter une piste d’amélioration bienveillante aux professionnels concernés, aux patients ainsi qu’à leur entourage, ceci afin d’améliorer la prise en charge et permettre un gain de temps à chaque partie.

Dans la pratique, les résultats suggèrent que nous ne sommes pas efficaces dans l’accompagnement, la surveillance et le suivi à cause de l’isolement, de pathologies associées, de manque de communication et d’information, des représentations de la part des patients, de difficultés financières, du manque de lien avec l’entourage, la prise de CNO, la disponibilité et la prise en charge.

Pour améliorer l’organisation des soins, ces résultats nous montrent que nous allons pouvoir en équipe construire différemment notre pratique pour améliorer la prise en charge de la personne âgée dénutrie de plus de 70 ans à domicile. On peut par exemple proposer des formations et de l’information aux professionnels qui le souhaitent, ainsi qu’aux aidants. Par ailleurs, un protocole de collaboration pourrait être travaillé, afin d’améliorer la prise en charge et éviter les ruptures de parcours.

Globalement, il apparaît que l’IPA a toute sa place dans la prise en charge de la dénutrition à toutes les strates : de la promotion à la santé à la prévention, au diagnostic, à la surveillance et au suivi.